La Mort de Sardanapale, peinture d’Eugène Delacroix
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La Mort de Sardanapale, exposée pour la première fois en public au Salon de 1827, entraîne le scandale le plus retentissant de toute la carrière d'Eugène Delacroix. On l’accuse d'avoir passé « les bornes de l'indépendance et de l'originalité ».
Le texte d'accompagnement du tableau, écrit très probablement par l'artiste lui-même pour le Salon de 1827, met bien en valeur la composition du tableau par fragments juxtaposés : « Mort de Sardanapale. Couché sur un lit superbe, au sommet d'un immense bûcher, Sardanapale donne l'ordre à ses eunuques et aux officiers du palais d'égorger ses femmes, ses pages, jusqu'à ses chevaux et ses chiens favoris ; aucun des objets qui avaient servi à ses plaisirs ne devait lui survivre. [...] Aïsheh, femme bactrienne, ne voulut pas souffrir qu'un esclave lui donnât la mort, et se pendit elle-même aux colonnes qui supportaient la voûte. [...] Baleah, échanson de Sardanapale, mit enfin le feu au bûcher et s'y précipita lui-même. »
Delacroix prépare son tableau par de nombreuses esquisses peintes. La plupart des éléments sont déjà en place. Certains ne seront pas modifiés : le roi assyrien lui-même, l'éléphant du lit, le cheval sur la gauche. D'autres le seront davantage : l'esclave noir, les 2 femmes derrière lui, celle qui se fait égorger au premier plan, certainement inspirée d'une des Néréides d'un tableau de Rubens que Delacroix avait étudié au Louvre.
Les esquisses et 2 répliques exécutées plus tard (l'une par Delacroix et l'autre par un de ses amis, Frédéric Villot) permettent de mieux apprécier le coloris original du tableau : les couleurs y étaient plus variées et plus contrastées qu'aujourd'hui, les vernis et le vieillissement ayant entraîné un obscurcissement général de la toile.
Delacroix travaille beaucoup ses compositions par le dessin. Il prépare certaines de ses figures dans leur disposition générale et dans le détail de leur expression ou dans leur coloris.