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La ligne Maginot

Ce document est lié à l'article «  DRÔLE DE GUERRE  ».

La ligne Maginot est le système de fortifications construit sur la frontière nord-est de la France dans les années 1930, destinée à protéger le pays de toute invasion allemande. Mais, après la campagne de France de mai-juin 1940 et la débâcle des armées françaises, la ligne Maginot apparaît comme le symbole des mauvais choix stratégiques effectués par la France dans l’entre-deux-guerres.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la nécessité de rendre le territoire national inviolable s'impose. Le ministre français de la Guerre, André Maginot, fait ainsi adopter un projet de défense des frontières par le Parlement le 14 janvier 1930.

La ligne Maginot est construite le plus près possible de la frontière franco-allemande. C’est un ensemble fortifié qui s'appuie sur le Rhin. Il est constitué de gros ouvrages de fortification permanente, des forts enfouis ne laissant en surface que les organes d'observation et de tir. Ceux-ci sont très dispersés sur le terrain et reliés par des galeries souterraines. La ligne Maginot privilégie l’artillerie pour briser une attaque lancée par surprise. Mais, surtout, elle ne possède pas de défense antiaérienne. De plus, la construction ne va pas jusqu'à la mer du Nord ; elle est seulement allongée jusqu'à Montmédy (Meuse), face aux Ardennes belges.

La ligne Maginot est une réussite technique. Mais elle reste l'exemple d'un outil militaire inadapté à une situation stratégique donnée. En effet, la ligne Maginot montre l'aspect défensif de la politique militaire française, en contradiction avec le système d’alliances mis en place par la France avec les pays d’Europe orientale. Par ailleurs, elle interdit toute possibilité de manœuvre aux armées chargées de la défendre. Elle met donc l'accent sur les conceptions d'un état-major qui sous-estime le potentiel des chars et des avions.

Ainsi, négligeant la ligne, la Wehrmacht (armée de terre allemande) attaque le 13 mai 1940 la frontière française sur son point le plus faible, à l'extrémité ouest de la ligne Maginot. Après la destruction des forces alliées de Belgique, les chars allemands franchissent la Marne le 11 juin 1940, progressant très rapidement vers Besançon et la frontière suisse. Ils isolent la ligne Maginot et ses défenseurs, réduits à déposer les armes par l'armistice entré en vigueur le 25 juin 1940.

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Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. La ligne Maginot [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )