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La Grande Peur (été de 1789)

Durant l’été de 1789, le peuple des campagnes cède à un mouvement de panique puis de colère. Les paysans, armés de fourches et de faux, attaquent les châteaux de leurs seigneurs.

La peur joua un rôle important dans le déroulement de la Révolution française, mais l’expression Grande Peur est réservée aux insurrections paysannes de l’été de 1789.

Dans les campagnes où les vivres se font rares, conséquence des mauvaises récoltes, se propagent d'étranges rumeurs : des bandes de vagabonds sont transformées par l'imagination populaire en armées de brigands. L'alarme se répand de village en village, le tocsin sonne, les paysans s'arment, des milices villageoises se forment. Faute de brigands, les campagnards se retournent contre les châteaux, les pillent et brûlent les vieux documents où se trouvaient consignés les droits féodaux.

On peut distinguer 6 foyers principaux : la Franche-Comté, la Champagne, le Beauvaisis, le Maine, la région de Nantes et le Sud-Ouest. C'est à partir de ces foyers que le mouvement de panique se propage, du 20 juillet au 6 août 1789, dans la plus grande partie de la France. Il y a toutefois des exceptions : la Lorraine, la majeure partie de la Normandie, la Bretagne, le Médoc, les Landes et le Pays basque, le bas Languedoc et le Roussillon sont très peu touchés. Échappent aussi à la Grande Peur la Flandre, le Hainaut, le Cambrésis et l'Ardenne.

Cette révolte agraire est à l’origine de l’abolition des privilèges par l'Assemblée nationale, lors de la séance de la nuit du 4 août 1789.



Pour citer l'article : « La Grande Peur (été de 1789) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/la-grande-peur-ete-de-1789/

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