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Répertoire pour violon

Le violon est d’abord l'instrument des « violoneux », qui jouent des musiques populaires simples. Mais, dès le début du 17e siècle, il supplante les instruments de l'époque – le luth, en particulier –, et devient rapidement le roi des instruments.

Le recueil de 12 sonates opus 5 pour violon et basse continue d'Arcangelo Corelli publié en 1700 va influencer considérablement l'évolution de l'écriture pour le violon. Corelli fixe par ailleurs la forme du concerto grosso, dont va naître le concerto de soliste. Peu après, Vivaldi développe une virtuosité extrême dans ses concertos pour violons et cordes, parmi lesquels les célèbres Quatre Saisons, qui sont les 4 premiers concertos d'un recueil de 12, Il Cimento dell' Armonia e dell' Invenzione (« Le Combat de l'harmonie et de l'invention »), opus 8, publié en 1725. Jean-Sébastien Bach se situe dans la lignée de Vivaldi avec son Concerto pour violon en mi majeur  et son Concerto pour deux violons en ré mineur (tous deux vers 1720) ; dans ses 3 Sonates et ses trois Partitas pour violon seul (avant 1720), Bach réussit à transformer cet instrument monodique en un instrument polyphonique d'une force dramatique extraordinaire. Dans la seule année 1775, Wolfgang Amadeus Mozart compose ses 5 concertos pour violons (le premier date cependant peut-être de 1773) ; dans sa musique de chambre, il accorde également une grande importance à cet instrument, en écrivant 33 sonates pour piano et violon.

Avec les Vingt-Quatre Caprices pour violon seul, opus 1, composés vers 1805 et publiés en 1820, Nicolò Paganini, célèbre pour sa virtuosité, élargit les moyens d'expression et explore toutes les possibilités sonores de l'instrument. Beethoven compose 10 sonates pour piano et violon ainsi que le Concerto pour violon, en majeur (1806), ainsi que le Triple Concerto pour piano, violon et violoncelle, en ut majeur (1807), auxquels semblent faire écho le Concerto pour violon, en majeur (1879), et le Double Concerto pour violon et violoncelle, en la mineur (1887), de Johannes Brahms.

En 1924, Eugène Ysäye compose 6 sonates pour violon solo, opus 27, dont la vélocité de jeu crée des effets acoustiques inouïs. Parmi les concertos pour violon du 20e siècle, celui d'Alban Berg « À la mémoire d'un ange », composé en 1935, affirme avec éclat l'originalité de l'instrument. La Sequenza VIII, pour violon, de Luciano Berio, qui exige un très haut degré de virtuosité et la mise à profit de tous les modes de jeu de l'instrument, est créée en 1977.

Le 20e siècle, qui est celui de la musique enregistrée, a rendu célèbres notamment les noms d'Eugène Ysäye, Fritz Kreisler, Jacques Thibaud (1880-1953), Jascha Heifetz, Zino Francescatti, Nathan Milstein, David Oïstrakh, Yehudi Menuhin, Henryk Szeryng, Isaac Stern, Arthur Grumiaux.

Dans le domaine du jazz, mentionnons Joe Venuti, Michel Warlop, Stéphane Grappelli, Svend Asmussen, Michel Warlop, Ray Nance, Emilio Caceres, Didier Lockwood, Jean-Luc Ponty (qui utilisera un violon électrifié).



Pour citer l'article : « Répertoire pour violon », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/repertoire-pour-violon//

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