1687

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La colonisation de l’île Bourbon par la France

L’île Bourbon (île de La Réunion aujourd’hui) est colonisée par la France au 17e siècle afin de servir d’escale sur la route des Indes.

L’île figure sur des cartes dès le début du 16e siècle, mais ce n'est qu'en 1638 que l'équipage d’un vaisseau dieppois pose pied sur l'île. L'année 1642 marque la prise de possession, par la France, de l'île qui devient l'île Bourbon. Pendant plus d'un siècle, d'autres débarquements ont lieu (portugais, hollandais, britanniques) et plusieurs noms sont donnés à l'île, dont celui de Mascareignes, qui comprend également Maurice et Rodrigues. Les premiers habitants sont des mutins déportés de Madagascar. Ils arrivent à Bourbon de 1646 à 1669.

La véritable colonisation commence dans la seconde moitié du 17e  siècle, avec la Compagnie française des Indes orientales et les projets de Colbert. L'archipel des Mascareignes devient une escale précieuse sur la route des Indes. Il s'agit alors d'intensifier le commerce et donc de s'implanter. En 1663, un Français installé à Madagascar et 10 esclaves malgaches s'installent sur l'île ; ils sont les premiers habitants à y rester. En 1665, sous la conduite d'Étienne Regnault, envoyé de Colbert qui devient le premier gouverneur de l'île, 20 colons débarquent, suivis de 200 autres.  

Au 18e siècle, au regard des richesses potentielles, des espaces et des côtes, l'île Bourbon devient le grenier de la métropole, tandis que l'île de France (île Maurice aujourd’hui) en est le port de guerre et de commerce. À Bourbon, le café connaît alors son âge d'or, même si la monarchie espère beaucoup des épices (girofle, muscade) introduites par l'intendant Pierre Poivre. Les terres à cultiver sont distribuées par des arrêtés royaux aux colons blancs d'origine française. Ces concessions s'étendent, selon l'expression, « du battant des lames au sommet des montagnes ». Cette expansion économique s'accompagne d'un développement du commerce des esclaves. L'édit de décembre 1723, qui s'inspire du Code noir (1685), fait de l'esclave l'équivalent d'un meuble, en ce qu'il ne peut rien posséder en propre, n'a aucune responsabilité civile, le maître répondant de ses actes. La population esclave augmente considérablement au cours du 18e siècle, passant de 268 adultes en 1708 à 23 000 en 1779.



Pour citer l'article : « La colonisation de l’île Bourbon par la France », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/la-colonisation-de-l-ile-bourbon-par-la-france/

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