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La calligraphie : une copie créatrice

Les calligraphies chinoise et japonaise montrent que copier peut être plus que reproduire en apportant à l'écrit une valeur supplémentaire : un hommage qu'on rend au texte copié. La copie du calligraphe est un poème visuel.

Il existe bien des variantes de la copie créatrice, et qui dépendent de plusieurs facteurs. Elle se fera calligraphie si le support et l'instrument mis à la disposition du scribe autorisent la liberté du geste. Le papier, l'encre, le pinceau ou le calame lui sont indispensables. La nature de l'écriture reproduite, de même que la fonction sociale reconnue au calligraphe interviennent dans l'apparition d'un tel art.

L'écriture idéographique appelle la calligraphie, dans la mesure où le signe écrit y est aussi une figure au sens pictural du terme. En l'interprétant plastiquement, le calligraphe pourra reconstituer l'association originelle de l'écriture et de la peinture. Telle est l'expérience du calligraphe chinois, puisant une suprême sagesse et l'accomplissement de soi grâce au souffle spirituel qui se communique à la main et jusqu'à la pointe du pinceau, dans la trace déposée sur le papier.

L'expérience du calligraphe musulman est différente. Parce que son écriture n'est plus idéographique, mais consonantique-sémantique. Reproduire les formules sacrées du Coran sera, pour lui, célébrer Dieu, exalter par la beauté de l'écrit la valeur unique et fondatrice de la parole divine recueillie par Mahomet.

Pour citer l'article : « La calligraphie : une copie créatrice », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/la-calligraphie-une-copie-creatrice/

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