La bataille d’Hernani et le romantisme français
Dans sa Préface à Cromwell (1827), Victor Hugo formule les principes d'un théâtre nouveau, qui se réclame davantage de Shakespeare que de Racine. Mais c'est le scandale que provoquera la représentation d'Hernani qi aura valeur de moment fondateur pour le romantisme français.
Le 25 février 1830, a lieu à la Comédie-Française la première d'Hernani, drame en 5 actes de Victor Hugo. Le spectacle, ce soir-là, est surtout dans la salle : entre tenants de la tragédie classique et défenseurs du drame romantique, on s'insulte, on en vient même aux mains. Il en ira ainsi durant les 44 représentations suivantes, jusqu'à ce que la pièce soit retirée de l'affiche.
Hernani est d'abord une pièce-manifeste, une machine de guerre contre la tragédie classique. Dans la Préface de 1830, Hugo ne cesse d'en appeler à l'affranchissement des règles héritées de la dramaturgie classique. Et donc à la multiplicité des lieux et au pittoresque des décors, à la dilatation du temps, au mélange des tons, au mépris des bienséances. De fait, la pièce déploie une vitalité qui balaie toutes les conventions. Si on retrouve des thématiques déjà traitées aux siècles précédents (l'héroïsme cornélien, la fatalité racinienne...), nous sommes loin de la tragédie classique : tout ici est mouvement, énergie.
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Pour citer l'article : « La bataille d’Hernani et le romantisme français », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/la-bataille-d-hernani-et-le-romantisme-francais/
