L’intégration du Mexique dans l’A.LE.N.A.
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Le 1er janvier 1994, l'A.L.E.N.A. (Accord de libre-échange nord-américain) entre en vigueur. Cet accord a été signé 2 ans auparavant par le Canada, le Mexique et les États-Unis. Dans quel contexte le Mexique, pays en développement, a-t-il signé un accord économique avec la première puissance économique mondiale ?
L'intégration du Mexique dans un vaste marché nord-américain est l'aboutissement d'un revirement brutal de la politique économique du pays. Au début des années 1980, la crise de la dette mexicaine liée à l'effondrement des prix du pétrole (à la suite du choc pétrolier de 1973) a conduit à l'ouverture économique et au désengagement de l'État. Cette nouvelle politique est conforme aux principes néo-libéraux qui s'imposent, à la même époque, aux États-Unis (avec la politique de Ronald Reagan) et dans les institutions internationales.
La signature, en 1986, du G.A.T.T. (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, devenu Organisation mondiale du commerce, O.M.C., en 1995) puis, en 1992, de l'A.L.E.N.A., ainsi que la multiplication d'accords régionaux de libre-échange conduisent l'économie mexicaine à devenir une des plus ouvertes du monde.
Cette ouverture se traduit essentiellement par un branchement sur l'économie des États-Unis, d'où proviennent les deux tiers des investissements étrangers et vers où se dirigent près de 90 % des exportations mexicaines.
Le choix résolu du libéralisme a contribué à hisser le Mexique parmi les premières puissances économiques d'Amérique latine. Mais les inégalités sociales sont plus marquées que jamais, l'émigration vers les États-Unis n'a jamais été aussi forte et la violence liée aux trafics de drogue est devenue un véritable fléau.