Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

L’image d’Épinal

Ce document est lié à l'article «  ÉPINAL  ».

 

On appelle « image d'Épinal » toute image populaire de couleurs vives, grossièrement gravée sur bois et coloriée au pochoir. En fait, les centres producteurs d'imagerie populaire ont été nombreux en France sous l'Ancien Régime. Celui d'Épinal, attesté dès le 17e siècle, devient le plus important à partir de 1810 environ, pour atteindre au 19e siècle un quasi-monopole et une renommée mondiale.

Pendant tout le 19e siècle, l'imagerie d'Épinal, qui s'identifie presque à la production de la maison Pellerin, se veut le reflet des idées morales et politiques du peuple illettré des campagnes. On a souvent dit qu'elle joua un rôle important dans la diffusion de la légende napoléonienne, et par conséquent dans la prise du pouvoir par Louis-Napoléon Bonaparte. Elle popularisa aussi les thèmes de la morale bourgeoise du 19e siècle : l'épargne, la charité, l'ascension sociale, le militarisme, le colonialisme. Profondément napoléonien, Jean-Charles Pellerin eut quelques ennuis avec la censure de la Restauration mais, en 1830, il employait 100 ouvriers (40 graveurs sur bois et 60 colorieurs, en général des enfants) ; la vente se faisait par colportage. L'imagerie politique n'est pas la plus nombreuse, tant s'en faut ; on voit surtout des contes traditionnels, des sujets à découper (soldats, saints), des personnages légendaires de l'imagerie : Crédit est mort, Le Juif errant, Mademoiselle Fainéante.

Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. L’image d’Épinal [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )