L’huile de palme et la forêt
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Originaire d'Afrique de l'Ouest, le palmier à huile fut d'abord importé, à la fin du 19e siècle, en Malaisie comme plante ornementale, avant d'être cultivé pour son huile. Des forêts entières sont détruites pour laisser place à ces plantations.
Dans le monde, les plantations de palmiers à huile sont passées de 3,6 millions d'hectares en 1961 à plus de 13,4 millions d'hectares en 2006. Depuis lors, elles sont toujours en expansion. Essentiellement localisées en Malaisie au début des années 1960, ces cultures sont aujourd’hui présentes dans plus de 40 pays, principalement en Indonésie et en Malaisie (pays qui fournissent à eux deux plus de 80 % de l'huile de palme mondiale), sans oublier Madagascar, la République démocratique du Congo, le Togo, la Colombie, le Pérou ou les Philippines.
Loin d'être anodines, ces plantations représentent un dixième des terres cultivées sur la planète. Ces vastes champs sont cultivés au détriment de la surface forestière. Or, comme l'ont montré diverses études, la conversion de zones forestières en plantations de palmiers à huile entraîne une perte cruciale de la biodiversité : de 50 % à plus de 70 % des espèces disparaissent. Les plantations de palmiers à huile abritent moins de la moitié des espèces de vertébrés qui se rencontrent dans les forêts primaires, à peine un tiers des espèces d'oiseaux et moins d'un cinquième des papillons présents dans les forêts voisines. De plus, ces lieux attirent de nombreuses espèces invasives, parmi lesquelles les rats ou les fourmis.
Par ailleurs, la conversion des forêts en monocultures de palmiers à huile a de nombreuses répercussions sociales pour les populations autochtones chassées de leurs terres ancestrales, le plus souvent sans aucune compensation.