L’expansion coloniale allemande sous Guillaume II
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Pour de multiples raisons, le chancelier Bismarck était hostile à la constitution d’un empire colonial allemand. Mais un mouvement colonial se développait en Allemagne sous l'influence des milieux maritimes, des explorateurs, des économistes.
Après avoir réuni à Berlin une conférence pour régler les modalités des prises de possession territoriales (1884-1885), Otto von Bismarck doit céder au mouvement qui pousse l'Allemagne vers l'acquisition de colonies. Mais c'est surtout sous Guillaume II, et grâce à lui, que le mouvement prend de l'ampleur. Deux domaines s'ouvrent à l'activité des Allemands. En Extrême-Orient, l'Allemagne se fait donner le droit d'occuper la baie de Jiaozhou, au sud de la péninsule du Shandong, et d'y construire la base navale de Qingdao. Le nord-est de la Nouvelle-Guinée, plusieurs archipels du Pacifique (Marshall, Palaos, Bismarck, Salomon, Carolines, Mariannes, partie des Samoa) deviennent possessions allemandes et forment des points d'appui pour la flotte. Beaucoup plus étendu, le domaine africain comprend le Togo, le Cameroun, que des cessions consenties par la France accroissent en 1911, l'Afrique orientale, le Sud-Ouest africain. En tout, 2 600 000 kilomètres carrés peuplés de quelque 11 millions d'habitants, dont 25 000 Européens seulement. À la veille de la Première Guerre mondiale, c'est le troisième empire africain, après ceux de la France et de la Grande-Bretagne.