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L’Avare, de Molière (extrait) : un quiproquo théâtral

Valère est amoureux d'Élise, la fille d'Harpagon. Mais celui-ci est obsédé par la cassette qui renferme son argent. De leur dialogue de sourds naît un quiproquo savoureux.

HARPAGON

Hé ! dis-moi donc un peu : tu n'y as point touché ?

VALÈRE

Moi, y toucher ! Ah ! vous lui faites tort, aussi bien qu'à moi ; et c'est d'une ardeur toute pure et respectueuse que j'ai brûlé pour elle.

HARPAGON (à part)

Brûlé pour ma cassette !

VALÈRE

J'aimerais mieux mourir que de lui avoir fait paraître aucune pensée offensante : elle est trop sage et trop honnête pour cela.

HARPAGON (à part)

Ma cassette trop honnête !

VALÈRE

Tous mes désirs se sont bornés à jouir de sa vue, et rien de criminel n'a profané la passion que ses beaux yeux m'ont inspirée.

HARPAGON (à part)

Les beaux yeux de ma cassette ! Il parle d'elle comme un amant d'une maîtresse.

Source : Molière, L’Avare, acte V, scène 3, 1668 (extrait)



Pour citer l'article : « L’Avare, de Molière (extrait) : un quiproquo théâtral », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/l-avare-de-moliere-extrait-un-quiproquo-theatral/

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