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L’autoportrait du peintre

Depuis Jean Fouquet (vers 1450) jusqu'à Kasimir Malévitch (1933) et Lucian Freud (1993) se dessine chez les peintres une tendance à se représenter sous le jour le plus banal, faisant de leur personnalité physique et morale le sujet même du tableau.

L'autoportrait peut se présenter comme un « journal intime » (Rembrandt et ses 45 autoportraits peints ou la folie suicidaire de Vincent Van Gogh). Dans ce genre de représentation, le modèle (le peintre) est accessible, disponible et pas coûteux pour les artistes pauvres.

Pour compléter ou modifier légèrement son « image », le peintre utilise des accessoires sans lien direct avec la peinture (l'équipement et les trophées de chasse chez Alexandre François Desportes, spécialiste de la nature morte, ou la pipe chez Gustave Courbet). Dans ce cas, c'est un style de vie, axé sur les plaisirs terrestres, plutôt que la psychologie d'un individu qui ressort du tableau.

L'autoportrait « en majesté » met en avant la distinction sociale de l'artiste aristocratique (Titien, Rubens, Ingres). D'autres se représentent cadré à mi-corps, entouré d'objets scientifiques ou de collection (allusion à ses qualités d'humaniste) ou de dessin (considéré comme la partie la plus intellectuelle de l'art). L'atelier peut servir de décor pour représenter la dignité de la fonction de l'artiste (Pierre Mignard, Nicolas Poussin).

L'artiste peut également se représenter en train de peindre (Velázquez, Vermeer, Rembrandt, Chardin). Certains prennent la pose « artiste », comme Joshua Reynolds, qui met la main en visière, pour voir mieux et plus loin, ou Jean Jouvenet, qui pointe un index glorieux vers le plafond qu'il peint.

 

Pour citer l'article : « L’autoportrait du peintre », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/l-autoportrait-du-peintre/

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