L’antisémitisme d’État du régime de Vichy
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C'est au nom d’un nationalisme fermé et d’un antisémitisme profondément enraciné que le régime de Vichy met en œuvre une politique d'exclusion débouchant sur un antisémitisme d'État.
Tout d’abord, rompant avec le principe républicain d'égalité, les deux lois d'exclusion du 3 octobre 1940 et du 2 juin 1941 (les « statuts des juifs ») visent à combattre l'influence supposée des « Israélites » (juifs de nationalité française) dans la société, les excluant des fonctions électives, de la fonction publique, des médias, des professions libérales, ce qui en faisait par là même des citoyens de seconde zone.
Ensuite, une autre loi discriminante, celle du 22 juillet 1941, met en œuvre « l'aryanisation » des entreprises et des biens juifs, ruinant l'activité économique de la communauté juive.
Enfin, dès le 4 octobre 1940, la loi avait donné le pouvoir à l'administration d'interner dans des camps, sans possibilité de recours, les juifs étrangers.
La politique d'exclusion sociale a été mise en œuvre et contrôlée par un Commissariat général aux questions juives, institué en mars 1941. Sa mission ne comportait toutefois pas l'extermination des populations juives.
Mais, à partir du printemps de 1942, le gouvernement de Vichy, un certain nombre de ses fonctionnaires, une partie de ses forces de police ou de gendarmerie se sont faits les auxiliaires, puis les complices, des persécutions et de la déportation des juifs de France. Ce sont des forces répressives françaises qui ont procédé aux rafles planifiées par les nazis, tant en zone nord (comme celle dite du Vél'd'Hiv', qui s'est déroulée à Paris les 16 et 17 juillet 1942) qu'en zone sud.
Le régime de Vichy, par ses complicités avérées, est responsable des 80 000 juifs – parmi lesquels 24 500 citoyens français – déportés de France, pour la plupart au camp d’Auschwitz-Birkenau, dont moins de 2 500 devaient revenir.