L’amiral Horatio Nelson à Aboukir, en 1798
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Appelée bataille du Nil par les Anglais, la bataille d’Aboukir est une des grandes victoires de l'amiral Nelson. Elle opposa, le 1er août 1798, les flottes française et britannique dans la rade d'Aboukir, à proximité d'Alexandrie, en Égypte.
En février 1798, le général Bonaparte convainc les membres du Directoire de l'utilité d'une invasion de l'Égypte afin de couper les routes commerciales de la Grande-Bretagne. Ayant appris qu'une importante expédition navale française se préparait, Londres dépêche une escadre sous le commandement de Nelson pour une reconnaissance au large de Toulon afin d'y surveiller les mouvements de la flotte française. Mais une tempête disperse les vaisseaux anglais et les contraint à regagner leur base à Gibraltar, où des vaisseaux supplémentaires les rejoignent le 7 juin.
Entre-temps, l'expédition française échappe aux Britanniques et s'empare de Malte le 10 juin. Une semaine plus tard, Bonaparte repart à destination de l'Égypte. Nelson, qui a trouvé la rade de Toulon vide, devine l'objectif des Français mais, manquant de frégates pour effectuer des reconnaissances, il double la flotte française et arrive le premier en Égypte. Trouvant le port d'Alexandrie vide, il retourne promptement en Sicile pour réapprovisionner ses vaisseaux. Déterminé à trouver la flotte française, il appareille une nouvelle fois pour l'Égypte. Le 1er août, il repère enfin le gros de la flotte française, ancrée dans la baie d'Aboukir.
Bien qu'il ne reste que quelques heures avant la tombée de la nuit et que les vaisseaux français soient en forte position défensive, Nelson donne immédiatement l'ordre d'attaquer. Plusieurs vaisseaux anglais parviennent à contourner la tête de ligne française et à s'infiltrer dans la baie à l'arrière de ses positions. Un combat féroce s'engage, au cours duquel Nelson lui-même est blessé à la tête. Vers 10 heures du soir, le vaisseau amiral français explose avec tout son équipage. Le combat se poursuit toute la nuit. Les vaisseaux de guerre britanniques détruisent ou capturent tous les vaisseaux de ligne français, à l'exception de 2. Les Britanniques déplorent environ 900 victimes, les Français près de 10 fois plus.
La bataille d'Aboukir a pour conséquence de bloquer l'armée de Bonaparte en Égypte, la condamnant à la désintégration et, au-delà, d'assurer à Londres le contrôle de la Méditerranée.