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L’Almageste, livre de Ptolémée

Ce document est lié à l'article «  PTOLÉMÉE, Claude (90 env.-168 env.)  ».

Le principal traité de Ptolémée portait, dans sa version grecque originale, le titre modeste de Syntaxe mathématique. Son succès en a fait la « Grande Composition », puis simplement, en arabe, la « Très Grande » : Almagesti.

Syntaxe, ou Composition, est bien le titre qui convient à l'Almageste. À côté des exposés concernant le catalogue des étoiles et les mouvements des astres (Soleil, Lune, planètes), il contient un traité complet de trigonométrie plane et sphérique, puis la description des instruments nécessaires à un grand observatoire : armilles, quarts de cercles mobiles, équatoriaux, astrolabes, globes célestes à pôles mobiles, dioptres pour l'observation des diamètres apparents. Ce rassemblement, unique en son genre dans l'Antiquité, explique déjà pour beaucoup le renom de l'ouvrage. Mais ce renom tient surtout à la manière dont l'auteur met en œuvre les résultats de ses prédécesseurs, particulièrement ceux de l'astronome Hipparque, qu'il cite maintes fois. Car s'il emprunte manifestement à ce dernier la découverte de l'excentricité des trajectoires apparentes du Soleil et de la Lune par rapport à la Terre et l'idée de composer ces trajectoires à l'aide de 2 mouvements circulaires (l'un, le déférent, pour l'astre moyen ; l'autre, l'épicycle, autour de l'astre moyen), il complète et perfectionne suffisamment pour dresser du mouvement de la Lune des tables plus exactes et déterminer à l'avance avec plus de certitude les époques des éclipses et leurs caractéristiques.

Sans doute Ptolémée est-il obligé, pour parvenir à ce perfectionnement qu'il applique ensuite aux planètes, de compliquer la représentation du mouvement de la Lune en supposant que le cercle déférent lui-même est excentré par rapport à la Terre et que son centre est mobile ; mais il montre que 4 données de l'observation suffisent pour déterminer mathématiquement les éléments de la composition des mouvements circulaires uniformes. Et c'est là une compensation remarquable.

De manière analogue, si les variations de latitude des planètes amènent Ptolémée à introduire un balancement du plan de leurs épicycles, cette complication supplémentaire ne se traduit pas par une difficulté grave dans le calcul, et c'est à un quart de degré près que le système permet en définitive de dresser les tables des mouvements planétaires.

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Encyclopædia Universalis. L’Almageste, livre de Ptolémée [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )