Jean Auguste Dominique Ingres et le nu : grandes dates
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Le nu féminin ou masculin est un sujet que le peintre Jean Auguste Dominique Ingres a régulièrement représenté, en reprenant parfois les mêmes sujets. Historiques, mythologiques ou orientalistes, allongés, debout, de dos ou de face, les nus d’Ingres sont d’une sensualité audacieuse.
1808 Jean Auguste Dominique Ingres est pensionnaire de l'Académie de France à Rome, à la villa Médicis. Il présente comme étude obligatoire 2 nus : La Baigneuse Valpinçon et Œdipe et le Sphinx. La Baigneuse inaugure une série poursuivie par l'artiste durant toute sa vie, où il s'attache à la représentation d'une femme nue vue de dos. Le second est surtout novateur par la transformation de son sujet : il fait d’une simple académie d'homme nu une scène dramatique.
1814 Ingres réalise La Grande Odalisque, un nu féminin vu de dos, pour répondre à une commande de Caroline Murat, épouse de Joachim Murat, roi de Naples.
1819 Dans Roger et Angélique, Ingres crée une nouvelle figure de nu féminin : une femme nue debout. Il reprendra cette nouvelle représentation soit seule, soit en l'intégrant à un sujet historique ou littéraire.
Vers 1837-1840 Première version de l'Odalisque à l'esclave. Ingres y montre un nu féminin allongé, représenté de face. Dans l'Odalisque à l'esclave, Ingres sacrifie une fois encore le rendu anatomique exact au profit de la forme pure.
1842 Ingres commence à travailler, au château de Dampierre, à 2 grandes peintures murales commandées en 1839 par le duc de Luynes, qui a confié la restauration de sa demeure à l'architecte Félix Duban. L'une d'elles, L'Âge d'or, représente de nombreux nus masculin et féminin. Ingres abandonnera l'œuvre, encore inachevée, en 1849, mais en fera une réplique réduite en 1862.
1848 Ingres reprend, pour le terminer, un tableau commencé en 1808 à Rome : Vénus anadyomène. Le tableau, exposé en 1848 puis à nouveau en 1855, est admiré.
1856 Ingres achève La Source, commencée à Florence en 1820, et peut-être inspirée des nymphes sculptées par Jean Goujon à la fontaine des Innocents à Paris. Le tableau, qui pour les contemporains évoque les statues antiques et, par une « ondulation serpentine d'une suavité extrême », « la jeunesse et la chasteté du nu de jeune fille », suscite l'enthousiasme.
1862 Le Bain turc synthétise toutes les recherches d'Ingres autour du nu féminin, poursuivies pendant un demi-siècle, depuis son séjour en Italie.