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Jean Antoine Watteau et la fête galante

Ce document est lié à l'article «  WATTEAU, Antoine (1684-1721)  ».

En France, aux 17e et 18e siècles, la carrière des peintres était guidée par le système académique. L'Académie royale de peinture et de sculpture réunissait depuis 1648 les principaux artistes parisiens et exposait leurs œuvres au Salon. En 1717, Watteau inaugure un nouveau genre dans la hiérarchie académique.

L'appréciation du public et des critiques était en grande partie orientée par le sujet même des œuvres, qui concordait le plus souvent au genre dans lequel les académiciens avaient été admis lors de leur élection. Ces genres correspondaient à une hiérarchie : les œuvres qui demandaient le plus d'invention ou d'imagination au peintre étaient situés au plus haut ; venaient ensuite la représentation de la personne humaine ; celles qui se contentaient de reproduire « la nature » étaient au plus bas.

Tout en haut se situaient donc les « peintres d'histoire », qui traitaient les sujets religieux, la mythologie et l'histoire proprement dite, et à qui étaient réservés les postes de direction ou d'enseignement de l'Académie ; dans une zone intermédiaire, les portraitistes et surtout les « peintres de genre », ceux qui représentaient la vie contemporaine ; en bas, les peintres de nature morte ou de paysage.

La dénomination sous laquelle l'artiste était reçu avait donc une grande importance. Or pour Watteau, au lieu d'employer un de ces genres reconnus, l'Académie créa pour lui une catégorie à part : la « fête galante ». Cette dénomination correspond au tableau présenté par le peintre pour son morceau de réception : Le Pèlerinage à l'île de Cythère (ou L'Embarquement pour Cythère, 1717), conservé au Louvre.

Après Watteau, d'autres peintres tels Nicolas Lancret, Jean-Baptiste Pater ou Pierre-Antoine Quillard, ont illustré et développé ce genre de la fête galante durant la première moitié du 18e siècle.

Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. Jean Antoine Watteau et la fête galante [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )