Histoire du banjo
Ce document est lié à l'article «
Le banjo trouve ses origines dans des instruments d’Afrique occidentale.
Introduit en Amérique du Nord au 17e siècle par les esclaves noirs en provenance d'Afrique, le banjo a probablement transité par les Antilles. L'association, dans les diverses formes primitives de l'instrument, d'une caisse de résonance recouverte d'une peau avec des cordes tendues (en crin, en liane ou en boyau) a été empruntée à des instruments africains ancestraux. Citons notamment le gimbri (ou ngoni), un tambour couvert de peau animale séchée et muni d'un manche qui traverse sa caisse, et le bania de Guinée. Dès la fin du 17e siècle, les musiciens créoles utilisaient des instruments rudimentaires, nommés banza, construits sur ce principe.
Plus tard, les string bands (petits ensembles ruraux composés d'instruments à cordes) incluent des banjos rustiques. Au début du 19e siècle, l'instrument est récupéré, à l'occasion de spectacles ambulants dits minstrel shows, par les Blancs grimés en Noirs.
Vers 1850, le banjo adopte sa forme moderne, avec un fût en bois ou en métal qui remplace la calebasse, et un système de tendeurs ajustant désormais la peau sur le cercle métallique. Joel Walker Sweeney a ajouté aux quatre cordes de l'instrument une corde plus aiguë, à la hauteur de la cinquième case. En 1859, Stephen Van Hagen dépose un brevet de banjo muni de frettes, ce qui provoque de nombreux débats car le manche de l'instrument était auparavant dépourvu de tout repère.
Au moment de la guerre de Sécession (1861-1865), le banjo à cinq cordes connaît une grande popularité dans toute l'Amérique du Nord et devient un instrument prisé par toutes les classes sociales : des concours sont organisés, et des enregistrements sur rouleaux témoignent d'un répertoire joué « aux doigts » (marches, polkas, mais aussi airs classiques ou populaires arrangés).
Vers 1910, le banjo qui est utilisé par les jazzmen à La Nouvelle-Orléans ne possède plus que quatre cordes et se joue principalement à l'aide d'un plectre.
Dans l'Amérique profonde et rurale, le banjo « traditionnel » revient, après une éclipse, dès les années 1930. Earl Scruggs développe une technique de jeu à trois doigts dont s'inspire Bill Monroe, l'inventeur du bluegrass, un des genres de la country music. C'est le folk américain puis européen qui va remettre l'instrument au goût du jour.