Henri de Baillet-Latour et les jeux Olympiques « nazis » en 1936
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Les nazis ont annexé les jeux Olympiques de Berlin, en 1936, pour glorifier leur régime. Ils sont parfaitement parvenus à leurs fins. Leur stratégie, fondée sur la duperie, s'avéra certes très au point, mais le triomphe nazi ne fut possible que grâce à la naïveté des instances sportives internationales et du Comité international olympique, donc de son président, Henri de Baillet-Latour.
Henri de Baillet-Latour adresse certes de nombreuses mises en garde à Hitler au sujet du respect de la Charte olympique et du protocole, mais il se satisfait à chaque fois des réponses, verbales ou écrites, du führer. Dès le mois de mai 1933, Henri de Baillet-Latour écrit à tous les membres du Comité international olympique (C.I.O.) et leur confie ses inquiétudes concernant un mouvement hostile aux Jeux de Berlin. Il se félicite que le C.I.O. ne soit jusque-là pas intervenu dans le débat. Il ne propose pas que les Jeux soient transférés, bien au contraire. Il invite les membres du C.I.O., qui doit tenir session au début du mois de juin 1933 à Vienne, à conforter le choix de Berlin tout en rappelant au chancelier du Reich la lettre de la Charte olympique.
Au début de 1936, Baillet-Latour s'inquiète, car de nombreuses affiches à caractère antisémite étaient visibles aux Jeux d'hiver de Garmisch-Partenkirchen, et proteste : la plupart des affiches antisémites disparaissent des rues de Berlin.
Henri de Baillet-Latour, plus naïf que complice, souhaitait avant tout préserver l'unité du mouvement olympique, dont le dogme est la totale dissociation entre sport et politique. Il porte néanmoins une lourde responsabilité dans la réussite de la mascarade nazie.