François Villon et la naissance de l’argot
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Dans plusieurs de ses poèmes, François Villon utilise le langage codé des Coquillards, ces bandes organisées qui volaient, tuaient et rançonnaient au 15e siècle.
En 1455 se tient à Dijon le procès des Coquillards. Il s'agit d'une bande organisée à laquelle appartenaient plusieurs compagnons de Villon et, sans doute, le poète lui-même. Les actes du procès nous en ont conservé la liste de leur langue secrète et plusieurs mots ont survécu jusqu'à nos jours : gaffes, sergents ; feuillouze, bourse ; caire, argent ; auber, argent ; galier, cheval ; ruffle, feu ; serre, main ; anse, oreille ; quilles, jambes.
Cette langue secrète de la Coquille, nous la retrouvons dans les ballades de Villon ; c'est celle aussi qu'on met dans la bouche des truands et des voleurs dans les mystères du temps. De même, bien des mots se retrouveront dans les diverses formes du jargon des gueux, qui se multiplient à partir du 16e siècle. Ce sont ces derniers, d'ailleurs, qui vont donner son nom à l'argot. Le mot, en effet, apparaît pour la première fois au début du 17e siècle dans un ouvrage consacré au Jargon de l'Argot ; l'Argot, ou royaume d'Argot, désigne ici la confrérie des mendiants professionnels ; le terme s'est, par la suite, appliqué au jargon lui-même.