Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

Francisco Goya, témoin de l’histoire espagnole

Ce document est lié à l'article «  GOYA, Francisco (1746-1828)  ».

Francisco Goya est un observateur d'une cruelle lucidité, à un moment décisif de histoire de l'Espagne, alors que s'opère le renouvellement politique et social du pays à travers le drame d'une guerre de libération nationale. Le peintre du Tres de Mayo et des Désastres de la guerre se révèle comme le plus espagnol des peintres de l'Espagne.

En 1808, la monarchie espagnole s'effondre. Napoléon impose à la péninsule l'autorité de son frère, mais l'occupation française déclenche la révolte populaire.

L'attitude de Francisco Goya devant cette tragédie est ambiguë. D'une part, la France demeure pour lui le pays qui a répandu à travers le monde les idées de liberté qui lui sont chères. De l'autre, il voit de ses yeux l'horreur sanglante dans laquelle est emporté son peuple. Tout en peignant le roi intrus et ses amis afrancesados, il compose (de 1810 à 1814) les Désastres de la guerre, ensemble de planches où s'étale la férocité humaine. Il y démythifie la guerre en lui retirant son halo d'héroïsme et de gloire.

Les 2 tableaux célèbres, Dos de Mayo et Tres de Mayo (1808), exécutés pour les cérémonies commémoratives, en mai 1814, brisent définitivement avec toutes les règles classiques par le sujet (un événement contemporain) et par la composition très dynamique. Ils assurent à la foule anonyme son entrée dans l'art, comme le feront par la suite Eugène Delacroix et la peinture romantique.

Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. Francisco Goya, témoin de l’histoire espagnole [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )