Foi et raison

La notion de foi et la nécessité de croire sans les remettre en question les dogmes affirmés par l’Église n’empêchèrent pas les penseurs chrétiens de tenter de démontrer par la raison l’existence de Dieu. Ce fut le cas d’Anselme de Cantorbéry (11^e siècle), de Descartes (17^e siècle) ou de Pascal (17^e siècle). En effet, pour les penseurs chrétiens, la foi n’est pas contraire à la raison. Par principe, ce que la raison et la science permettent de découvrir ne contredit pas la foi, puisque c’est Dieu qui a créé l’Univers et qu’il a donné aux hommes (même non chrétiens) l’intelligence pour le comprendre.

Certaines découvertes scientifiques ont cependant été difficiles à admettre par l’Église. Ce fut le cas des découvertes de Galilée par exemple. Mais aujourd’hui, pour la plupart des chrétiens, les découvertes de la science ne peuvent pas être remises en cause au nom de la foi. Elles obligent au contraire à une relecture et à une meilleure compréhension du message divin. Ainsi, le récit biblique de la création du monde en 6 jours est considéré par les chrétiens comme un texte qui exprime une vérité de foi (Dieu a bien créé l’Univers), mais sous une forme imagée et symbolique. Certains chrétiens considèrent que le récit biblique doit être pris au pied de la lettre, mais ils représentent une toute petite minorité.

Cependant, le développement de la philosophie rationaliste européenne au 18^e siècle (siècle des Lumières) installa une opposition entre foi et raison. Sans forcément rejeter la foi, les philosophes des Lumières affirment que la foi ne relève pas de la raison, mais d’un sentiment intime et personnel. Alors que les découvertes de la raison et de la science s’imposent à tous. Cette conception est admise aujourd’hui dans la plupart des sociétés occidentales.