El Niño et l’anticyclone de l’île de Pâques
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Le déroulement des événements E.N.S.O. sont bien connus, on peut même les prédire. En revanche, leur cause reste un mystère.
Les courants océaniques de surface du Pacifique décrivent 2 grandes boucles de part et d'autre de l'équateur, dans le sens de la rotation horaire dans l'hémisphère Nord et dans le sens inverse dans l'hémisphère Sud. De part et d'autre de l'équateur, là où soufflent les alizés, qui sont des vents d'est, les eaux chaudes du Pacifique se déplacent donc d'est en ouest. Pour compenser l'accumulation d'eau dans l'ouest du Pacifique, un contre-courant équatorial, large d'un millier de kilomètres, redistribue les eaux chaudes d'ouest en est. Ces vents et ces courants traduisent les interactions entre l'océan et l'atmosphère. En effet, normalement, l'anticyclone du Pacifique sud est centré sur l'île de Pâques alors que des basses pressions sont établies dans l'ouest du Pacifique, au large de l'Australie et de l'Indonésie : les vents soufflent des zones de hautes pressions vers les zones de basses pressions.
De temps à autre, l'anticyclone du Pacifique se déplace très loin dans le Pacifique ouest, laissant place à des basses pressions. Cette inversion des régimes de pression affaiblit les alizés et renforce le contre-courant équatorial, qui répand ses eaux chaudes beaucoup plus loin, le long des côtes de l'Équateur et du Pérou (El Niño), recouvrant ainsi les eaux froides remontant des profondeurs antarctiques.
El Niño et les variations de pression atmosphérique constituent les événements E.N.S.O. Leurs mécanismes sont donc bien connus, mais leur cause – pourquoi l'anticyclone du Pacifique sud dérive-t-il vers l'ouest ? – reste une énigme.