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Droite : histoire d’un mot et de son contraire

Né de manière presque fortuite aux premiers jours de la Révolution française, le mot « droite » a pris un sens politique quasi universel.

Le 27 août 1789, les députés de l'Assemblée nationale qui soutiennent le droit de veto du roi (possibilité pour le roi d’empêcher la promulgation d’une loi), et s'opposent à toute remise en cause du principe monarchique, s’assoient tous à droite du président de la séance. Leurs adversaires se placent à la gauche de celui-ci. C’est ainsi que naissent les termes « droite» et « gauche » en politique.

D’autres appellations ont cours pendant la Révolution. Ainsi, sous la Convention nationale, en 1792, les députés de gauche se placent en haut de l’Assemblée et prennent le nom de Montagnards, tandis que la droite, les Girondins, siège en bas. Mais les mots « droite » et « gauche » s’imposent au cours du 19e siècle et s’étendent à de très nombreux Parlements dans le monde. 

En eux-mêmes, les termes « droite» et « gauche » n’ont pas à l'origine de signification politique. Mais, traditionnellement, les places d’honneur sont situées à droite (d’un maître de maison, d’un prince, d’un dieu). Le terme « droite » est d’ailleurs formé sur le mot « droit ». Quant au mot « gauche », il était associé au trouble, au bizarre… Être gauche, c’est d’ailleurs être maladroit ! Le mot « sinistre » vient d’un mot latin qui veut simplement dire « gauche ».

En revendiquant le mot « gauche », les hommes de gauche procèdent à un renversement symbolique du sens des mots, de la même façon qu’ils veulent procéder à un renversement de l’organisation de la société.



Pour citer l'article : « Droite : histoire d’un mot et de son contraire », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/droite-histoire-d-un-mot-et-de-son-contraire/

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