Définition de l’art brut d’après Jean Dubuffet
L’expression « art brut » apparaît pour la première fois dans une déclaration de Jean Dubuffet, en 1945. La définition est reprise et précisée en 1949 dans le catalogue publié par la galerie René Drouin, à Paris, pour accompagner la première importante exposition de la Compagnie de l'Art brut, qui présente 200 œuvres de 63 artistes.
Jean Dubuffet désigne les œuvres d'art brut comme « des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, [...] de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d'écritures, etc.) de leur propre fond et non pas des poncifs de l'art classique ou de l'art à la mode. Nous y assistons à l'opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l'entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. De l'art donc où se manifeste la seule fonction de l'invention, et non celles, constantes dans l'art culturel, du caméléon et du singe. » Son article s'intitule « L'Art brut préféré aux arts culturels ».
Jean Dubuffet va permettre d'attirer l'attention sur des créations ordinairement négligées ou sous-estimées, aussi bien par les institutions culturelles que par les groupes artistiques.
Pour citer l'article : « Définition de l’art brut d’après Jean Dubuffet », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/definition-de-l-art-brut-d-apres-jean-dubuffet/
