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Dandysme et modernité

Dans le Salon de 1846, Charles Baudelaire cherche à définir sa conception de la modernité. Il le fait notamment en célébrant l'habit noir, symbole d'une société nouvelle. C'est dans ce milieu que le dandy doit chercher à se distinguer.

Et cependant, n’a-t-il pas sa beauté et son charme indigène, cet habit tant victimé ? N’est-il pas l’habit nécessaire de notre époque, souffrante et portant jusque sur ses épaules noires et maigres le symbole d’un deuil perpétuel ? Remarquez bien que l’habit noir et la redingote ont non seulement leur beauté politique, qui est l’expression de l’égalité universelle, mais encore leur beauté poétique, qui est l’expression de l’âme publique; une immense défilade de croque-morts, croque-morts politiques, croque-morts amoureux, croque-morts bourgeois. Nous célébrons tous quelque enterrement.

Charles Baudelaire, Salon de 1846, « De l'héroïsme de la vie moderne ».

Source : Charles Baudelaire, Salon de 1846, 1846 (extrait)



Pour citer l'article : « Dandysme et modernité », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/dandysme-et-modernite/

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