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Dan Flavin : néon et art contemporain

Ce document est lié à l'article «  NÉON  ».

Artiste américain appartenant au mouvement de l'art minimal du 20e siècle, Dan Flavin a réalisé ses œuvres avec un matériau aussi inattendu que typiquement moderne : le tube fluorescent. Malgré un vocabulaire de base élémentaire et restreint (4 longueurs de tubes de néons et 9 couleurs), l'artiste réinvente et diversifie son langage formel et chromatique.

La première œuvre obtenue dans ce matériau par Dan Flavin est un néon blanc posé en oblique sur un mur selon un angle de 45 degrés ; elle est datée du 25 mai 1963 et s'intitule La Diagonale de l'extase personnelle.

Le choix du tube fluorescent explique déjà en partie le projet de l'artiste : ce sont des objets qu'on trouve dans le commerce, de toutes tailles et presque toujours en longueur (certains sont exceptionnellement circulaires), leurs couleurs et leur intensité lumineuse sont déterminées par les fabricants. Flavin ne crée donc pas son œuvre, mais opère un simple agencement d'éléments industriels dont il conserve les propriétés physiques. Le tube de néon lui-même conditionne les 3 paramètres avec lesquels travaille l'artiste : la lumière, la couleur, la dimension. Ces paramètres sont inséparables, puisqu'ils sont partie intégrante du néon.

De ces contraintes et de ce matériau banal, Dan Flavin a su tirer une réflexion plastique portant tout à la fois sur la perception, sur les conditions de présentation d'un objet dans l'espace et sur le corps du spectateur. La lumière de chaque tube a une forme et une couleur précises qui en font une œuvre unique. La vision du spectateur est à chaque fois unique, car modelée par la composition spécificité de l'objet.

Placés sur les murs, seuls, par 2 ou par 3, en groupe, entrecroisés pour former une grille disposée devant l'entrée d'un couloir rendu ainsi inaccessible ou au coin d'un mur, ou encore juxtaposés en une suite continue, ces néons aux couleurs multiples, mélangées ou non, dégagent des lumières qui irradient et transforment l'espace et le contexte dans lesquels ils se trouvent. Flavin conçoit ses œuvres en fonction des lieux exposés et illuminés (galeries d'exposition, musées, espaces publics). La lumière fluorescente restructure et sculpte les espaces, fait apparaître des contours et aplatit des volumes. Dan Flavin modifie les rapports de l'œuvre au contexte architectural et au spectateur qui se trouve devant et dans l'œuvre, le rendant visible et voyant.

Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. Dan Flavin : néon et art contemporain [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )