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Dada international

Le mouvement artistique Dada acquiert sa notoriété avec son nom, qui a plusieurs signification (double affirmation dans les langues slaves et en roumain, expression de la dérision en français, etc.), et grâce à l'obstination des quelques exilés en Suisse pendant la Première Guerre mondiale.

Ils venaient de Roumanie (Tristan Tzara, Marcel Janco), d'Allemagne (Hugo Ball, puis Richard Huelsenbeck), de l'Alsace annexée (Hans Arp)..., et ils animèrent des soirées poétiques avec musique, danses, présentation de tableaux, ainsi qu'une revue portant le même nom que la salle où ils se manifestaient, le Cabaret Voltaire.

De Suisse, Dada va ensuite s'exporter pour se développer à l'international. À Berlin, Richard Huelsenbeck fonde le club Dada, avec la participation de Raoul Hausmann, d’Hanna Höch, de Franz Jung, de George Grosz, des frères Hertzfelde. Dada rayonnera aussi à Amsterdam, avec Theo Van Doesburg, en Italie avec Julius Evola à Rome, Gino Cantarelli et Aldo Fiozzi à Mantoue. Il aura des adeptes à Bruxelles, avec Clément Pansaers ; à Zagreb avec la revue Dadatank ; en Espagne, en Hongrie, en Finlande et jusqu'au Japon. À Paris, le mouvement se développe considérablement quand Tristan Tzara s'y installe en 1920, accueilli par les membres du groupe Littérature : André Breton, Louis Aragon, Philippe Soupault, auxquels s'était joint Paul Eluard.

Ils créent une poésie nouvelle qui, méprisant les règles, les lois de la technique, la réalité, la correction de la langue, révèle des trésors de lyrisme. L'esprit Dada a servi de laboratoire à une poésie et une esthétique nouvelles, débarrassées du souci de l'anecdote, exprimant directement les émotions, les soubresauts de la conscience individuelle.

Dada dépasse les limites de chaque discipline. Tout son effort a consisté à semer la confusion dans les arts et à réduire les frontières dressées entre l'art, la littérature, voire les techniques. Il accumule tableaux-manifestes, poèmes-manifestes, poèmes simultanés avec accompagnement de bruits, collages, photomontages, etc. Il s'est emparé pour cela de tous les matériaux considérés comme étrangers à l'art (fils de fer, allumettes, lieux communs du langage, photos, slogans journalistiques, objets manufacturés) pour en faire un assemblage homogène, cohérent en lui-même.



Pour citer l'article : « Dada international », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/dada-international/

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