Communiqué final de la conférence de Bandung (extrait)
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Vingt-neuf pays d'Afrique et d'Asie se réunissent du 18 au 24 avril 1955 à Bandung pour affirmer leur émergence sur la scène internationale et leur politique de non-alignement. Dans le communiqué final de la conférence, ils expriment leur volonté de coopération économique, culturelle et politique, leur rejet du colonialisme et ils énoncent les principes qui devront régir leurs relations fondées sur la coexistence pacifique.
… La Conférence afro-asiatique a discuté des problèmes des peuples dépendants et du colonialisme et des maux résultant de la soumission des peuples à l’assujettissement de l’étranger, à leur domination et à leur exploitation par ce dernier. La Conférence est d’accord :
- Pour déclarer que le colonialisme dans toutes ses manifestations, est un mal auquel il doit être mis fin rapidement ;
- Pour déclarer que la question des peuples soumis à l’assujettissement de l’étranger, à sa domination et à son exploitation constitue une négation des droits fondamentaux de l’homme, est contraire à la charte des Nations unies et empêche de favoriser la paix et la coopération mondiales ;
- Pour déclarer qu’elle appuie la cause de la liberté et de l’indépendance de ces peuples ;
- Et pour faire appel aux puissances intéressées pour qu’elles accordent la liberté et l’indépendance à ces peuples. […]
Libérées de la méfiance, de la crainte, faisant preuve de bonne volonté mutuelle, les nations devraient pratiquer la tolérance, vivre en paix dans un esprit de bon voisinage et développer une coopération amicale sur la base des principes suivants :
Dix principes
- Respect des droits humains fondamentaux en conformité avec les buts et les principes de la Charte des Nations unies ;
- Respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de toutes les nations ;
- Reconnaissance de l’égalité de toutes les races et de l’égalité de toutes les nations, petites et grandes ;
- Non-intervention et non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays.
- Respect du droit de chaque nation de se défendre individuellement ou collectivement conformément à la Charte des Nations unies ;
- a) Refus de recourir à des arrangements des défenses collectives destinés à servir les intérêts particuliers des grandes puissances quelles qu’elles soient ; b) Refus par une puissance quelle qu’elle soit d’exercer une pression sur d’autres ;
- Abstention d’actes ou de menaces d’agression ou de l’emploi de la force contre l’intégralité territoriale ou l’indépendance politique d’un pays ;
- Règlement de tous les conflits internationaux par des moyens pacifiques, tels que négociation ou conciliation, arbitrage ou règlement devant les tribunaux, ainsi que d’autres moyens pacifiques que pourront choisir les pays intéressés, conformément à la Charte des Nations unies ;
- Encouragement des intérêts mutuels et coopération ;
- Respect de la justice et des obligations internationales…
Source : Nouvel Ordre international et non-alignement, Édition du monde arabe, Bagdad, 1982 (extrait)