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Charles Perrault, défenseur des Modernes

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Dans son poème Le Siècle de Louis le Grand (1687), Charles Perrault compare les œuvres de ses contemporains à celles de l'Antiquité. Selon lui, celle-ci ne saurait être considérée comme un modèle absolu. Cette démonstration en vers joua un rôle important dans ce que l'on a appelé la querelle des Anciens et des Modernes.

La belle Antiquité fut toujours vénérable ;

Mais je ne crus jamais qu’elle fût adorable.

Je vois les anciens, sans plier les genoux ;

Ils sont grands, il est vrai, mais hommes comme nous ;

Et l’on peut comparer, sans craindre d’Être injuste,

Le siècle de Louis au beau siècle d’Auguste.

En quel temps sut-on mieux le dur métier de Mars ?

Quand d’un plus vif assaut força-t-on des remparts ?

Et quand vit-on monter au sommet de la gloire,

D’un plus rapide cours le char de la victoire ?

Si nous voulions ôter le voile spécieux,

Que la prévention nous met devant les yeux,

Et, lassés d’applaudir à mille erreurs grossières,

Nous servir quelquefois de nos propres lumières,

Nous verrions clairement que, sans témérité,

On peut n’adorer pas toute l’Antiquité ;

Et qu’enfin, dans nos jours, sans trop de confiance,

On lui peut disputer le prix de la science.

[...]

Charles Perrault, Le Siècle de Louis le Grand

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Encyclopædia Universalis. Charles Perrault, défenseur des Modernes [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )