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Antonio Vivaldi : le maître du concerto de soliste

Antonio Vivaldi n'a pas créé de toutes pièces le concerto de soliste, qui devait supplanter le concerto grosso. Il est cependant le premier à prendre conscience des ressources expressives de la structure en 3 parties dont il fixe le cadre définitif : un mouvement lent entre 2 allégros. Il affirme également l'importance des solistes, auxquels il permet de mettre en valeur leur virtuosité tandis que l'orchestre s'efface par moments.

Antonio Vivaldi crée la forme moderne du concerto de soliste. Ses 2 mouvements extrêmes, allegro ou presto, sont bâtis sur un même plan : un thème principal, qui peut être assez long et se scinder en plusieurs tronçons susceptibles d'être ensuite utilisés séparément, est dévolu au gros de l'orchestre. Entre ses réapparitions, le soliste intervient soit dans une présentation ornementée du thème principal, soit dans un thème secondaire qui lui appartient en propre, soit, plus souvent, dans des traits de vélocité faisant fonction de divertissements.

C'est dans le mouvement lent médian que Vivaldi innove avec le plus de hardiesse. Il fait ainsi passer le pathétique dans le largo, grande effusion lyrique qui devient le point culminant du concerto. Le soliste s'y abandonne à son inspiration avec un élan que l'orchestre n'est plus là pour freiner, car il s'efface au profit d'un accompagnement à l'orgue ou au clavecin, ou ne reste en scène que pour les ritournelles qui encadrent le solo, à moins qu'il n'accorde au soliste que le soutien ténu d'un dessin de violons et d'altos, toutes basses supprimées.

Le soliste n'est pas nécessairement un violoniste : des quelque 520 concertos répertoriés, 253 sont bien écrits pour violon, sans oublier la cinquantaine de pages mettant en vedette des combinaisons de 2 à 5 archets solistes (violons, plus violoncelles ou viole all'inglese). Les autres révèlent le plus étonnant catalogue d'instruments solistes : 29 concertos pour violoncelle, 39 pour basson, 8 pour viole d'amour, 20 pour hautbois, 15 pour flûte traversière. Trompettes, cors naturels, mandolines lombardes, flautino, liutino, salmoe ont également sollicité l'attention de Vivaldi, qui les a traités avec une très exacte connaissance de leurs ressources et qui les mêle parfois en des concertos à 3, 4 ou 5 solistes différents et basse continue, d'un modernisme inouï.



Pour citer l'article : « Antonio Vivaldi : le maître du concerto de soliste », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/antonio-vivaldi-le-maitre-du-concerto-de-soliste/

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