André Malraux : une littérature de guerre
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La guerre d'Espagne occupe une place particulière dans l'itinéraire d'André Malraux. Après la publication de son roman L'Espoir, il réalise, en 1938-1939, un film sur le même thème, Sierra de Teruel, qui sera bientôt interdit par la censure.
L'Espoir d'André Malraux décrit les tumultes de la guerre d'Espagne dans ses commencements. Les personnages innombrables représentent des situations concrètes ou possibles vis-à-vis de la révolution et du fascisme : privés de toute biographie, de tout passé, face à la mort, ils retrouvent cette « vie fondamentale » qui obsède le récit : « ... ce qu'il appelait idiotie ou animalité ; c'est-à-dire la vie fondamentale : douleur, amour, humiliation, innocence ». Dans un montage de scènes et de dialogues, on assiste à la naissance d'une armée révolutionnaire. Rien de moins romantique que cette recherche constante du sérieux, de l'efficacité, de la compétence technique. L'auteur parle en organisateur d'une victoire – qui n'aura pas lieu – et non pas d'une défaite héroïque. Dans la narration des combats, marqués par les nouvelles technologies de la guerre, Malraux égale ou surpasse les meilleurs romanciers américains, tels Dashiell Hammett ou Ernest Hemingway.