Aix-la-Chapelle, un foyer artistique carolingien
Aix-la-Chapelle connaît son apogée quand Charlemagne s'y installe définitivement, en 794. Il entreprend alors la construction d'un vaste palais sur un plan régulier imité de l'Antiquité romaine. Il attire des artisans de valeur, transformant ainsi Aix-la-Chapelle en un foyer artistique carolingien.
La production artistique de la ville ne s'arrête pas avec la dynastie carolingienne. Deux événements ont assuré cette continuité : le développement de la légende de Charlemagne, renforcée par la canonisation de l'empereur en 1165, qui fit d'Aix un lieu de pèlerinage important, et le couronnement des empereurs germaniques dans cette ville jusqu'au 16e siècle.
Des ateliers aixois produisent aussi de l'orfèvrerie. Le trésor de la chapelle s'enrichit de reliquaires de fabrication locale, dont les plus remarquables sont de l'époque des Staufen (1138-1250) : reliquaires de Charlemagne, de la Vierge... Pour éclairer l'édifice, la chapelle s'est enrichie d'un grand lustre conçu comme une réplique de la Jérusalem céleste ; cette couronne de lumière a été commandée par Frédéric Barberousse vers 1165-1170. Les ateliers aixois fourniront des reliquaires de très haute qualité jusqu'au début du 16e siècle, le dernier grand orfèvre étant Hans von Reutlingen.
Le deuxième moment essentiel de la création artistique à Aix se situe entre 1345 et 1414. La vieille abside du 9e siècle, trop exiguë pour les fastes du couronnement, fait place à un vaste chœur gothique, très élancé, percé de hautes baies vitrées, qui s'inspire de la Sainte-Chapelle de Paris. Il est orné d'un cycle de sculptures fortement marquées par le style gothique international.
En cessant d'être ville du couronnement, Aix amorce son déclin artistique.
Pour citer l'article : « Aix-la-Chapelle, un foyer artistique carolingien », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/aix-la-chapelle-un-foyer-artistique-carolingien/
