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L’Orient imaginaire

Cette rêverie de Chateaubriand montre comment, au 19e siècle, l'Orient se déploie comme un ailleurs idéal, et aussi un territoire aux frontières incertaines.

Il serait trop long de raconter quels voyages je faisais avec ma fleur d'amour ; comment, main en main, nous visitions les ruines célèbres, Venise, Rome, Athènes, Jérusalem, Memphis, Carthage ; comment nous franchissions les mers, comment nous demandions le bonheur aux palmiers d'Otahiti, aux bosquets embaumés d'Amboine et de Tidor ; comment, au sommet de l'Himalaya, nous allions réveiller l'aurore ; comment nous descendions les fleuves saints, dont les vagues épandues entourent les pagodes aux boules d'or ; comment nous dormions aux rives du Gange, tandis que le bengali, perché sur le mât d'une nacelle de bambou, chantait sa barcarolle indienne.

François René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, Partie I, livre 3, chapitre 11



Pour citer l'article : « L’Orient imaginaire », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/l-orient-imaginaire/

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